Pour un amateur de vin, lire l’étiquette d’une bouteille de vin est devenu une habitude. D’emblée, ses yeux se portent sur les détails méritant une attention particulière. Mais, pour un consommateur de vin non averti, avec peu de connaissances en œnologie, les bouteilles peuvent vite toutes se ressembler et les informations être confuses. Pourtant, c’est loin d’être le cas ! Apprenez à lire l’étiquette d’une bouteille de vin, à aller plus loin que de noter s’il s’agit d’un vin blanc ou d’un vin rouge, et vous découvrirez davantage sur cet univers et serez capable d’identifier plus facilement les informations qui vous seront utiles.
Savoir lire une étiquette de vin, c’est comme le connaître avant même de l’avoir goûté ! Il existe des informations obligatoires afin d’attester la conformité et l’authenticité du produit et des mentions facultatives. Les mentions portées sur l’étiquette permettent donc à l’acheteur de se faire une idée quant à la typicité et la provenance du vin.
Le domaine et l’AOC
Bien que cela soit généralement une des première choses que l’on remarque sur une bouteille de vin, le nom du domaine ou du château ne fait pas partie des mentions obligatoires. Parfois le simple graphisme d’une étiquette permet de reconnaître les bouteilles d’un même domaine.
En revanche, vous retrouverez toujours le nom et l’adresse de l’embouteilleur qui est donc le responsable du contenu de la bouteille. Il est important de dissocier le vigneron de l’embouteilleur, c’est pourquoi vous retrouverez parfois la mention “mis en bouteille à la propriété”.
Une des indications les plus importantes pour certains sur une étiquette, est la provenance géographique de la bouteille. Tout d’abord, toutes les bouteilles de vin produites en France doivent porter la mention “Produit de France” ou souvent en anglais “ Product of France”. La France est divisée en plusieurs grandes régions, elles même parfois délimitées en appellations. Vous pourrez donc retrouver sur une étiquette de vin de Pomerol “AOC Pomerol”, dans d’autres cas comme par exemple pour les vins de table, vous ne trouverez que la mention “Vin de France”, et pour les vins de pays la mention “Vins de pays “ suivi du nom de la région par exemple Vin de pays des Coteaux de l’Ardèche.
Millésimes et cépages
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le millésime, ou plus précisément l’année de la récolte, n’est pas une indication obligatoire sur l’étiquette d’une bouteille de vin. Elle est cependant réglementée puisqu’il est nécessaire que 85% des raisins utilisés ait été récoltés pendant l’année en question.
Il indique en général un gage de qualité pour le consommateur, lorsque l’année est réputée pour être excellente. Attention cependant, la qualité d’un millésime peut varier d’une région à l’autre.
Il en est de même pour les vins qu’on appelle en “mono-cépage”. Il est courant de ne voir sur une bouteille uniquement le nom du cépage utilisé pour sa production : par exemple “Syrah” ou “Chardonnay”. Dans ce cas, 85% de Syrah aura été utilisé pour produire cette cuvée. Sur les bouteilles de champagne, vous retrouverez la mention “Blanc de blancs”, il s’agit d’une cuvée faite uniquement à partir de cépages à raisins blancs (comme le Chardonnay ou le Pinot Gris), tandis qu’un champagne estampillé “blanc de noirs” aura été produit à partir de Pinot Noir ou Pinot Meunier.
En Champagne, les cuvées millésimées sont celles considérées comme exceptionnelles, et sont vieillies pendant au moins 3 ans en cave. Cependant, certaines grandes maisons produisent chaque année des cuvées millésimées.
Le degré d’alcool et la contenance
Il est obligatoire de faire figurer sur une bouteille le degré d’alcool, en pourcentage par rapport au volume total du contenant. Généralement entre 12 et 15%, elle peut varier selon les méthodes de production mais aussi selon la région où est produit le vin. Par exemple, un vin provenant d’Afrique du Sud aura une teneur en alcool probablement plus élevée qu’un vin de Loire.
De plus, il est dorénavant obligatoire de faire figurer une mention sanitaire à l’égard des femmes enceintes, elle est généralement représentée par un pictogramme.
Les informations quant à la contenance d’une bouteille (75cl) doivent être visibles sur l’étiquette. Si vous comparez avec une bouteille de spiritueux, comme par exemple un whisky, vous verrez que cette dernière ne contient que 70cl pour le marché européen. Adaptez la contenance de la bouteille à la consommation prévue, c’est-à-dire une bouteille pour 4 ou 5 personnes.
Les récompenses
Si le viticulteur reçoit une récompense, il est possible de la voir apparaître sur la bouteille par le biais d’une tierce étiquette, ou d’une collerette apposée sur le col de la bouteille. Cette information vise à apporter une information supplémentaire au consommateur lorsqu’il n’a pas la possibilité d’avoir les conseils d’un caviste.
Sur internet, il est plus courant de trouver des informations complémentaires concernant les récompenses comme par exemple les notes données par des dégustateurs reconnus tels que Robert Parker, Bettane et Desseauve, Wine Spectator, Guide Hachette, etc…
Si le château fait partie du classement de 1855 des vins de Bordeaux, il sera bien évidemment mentionné sur l’étiquette, généralement sous le nom du château.
L’habit ne fait pas le moine. L’étiquette est là pour vous donner toutes les informations utiles pour le choix de votre vin. Le design de l’étiquette n’est absolument pas un gage de qualité, puisqu’on voit aujourd’hui de plus en plus de domaines qui cherchent à avoir des étiquettes moins conventionnelles. De plus elles permettent au consommateur de pouvoir repérer plus facilement leurs bouteilles.
Les accords mets-vin
Les domaines n’ont aucune obligation de faire figurer les accords mets-vin. Cependant, il est courant de le voir sur la contre étiquette. Au même titre que la collerette ou la médaille, il s’agit d’une stratégie marketing visant à conseiller l’amateur de vin lorsqu’il se trouve seul devant un large choix de bouteilles.
Dosage et sulfites
Pour le champagne, qui est une AOC à part entière, le dosage est obligatoirement mentionné. On appelle le dosage, la teneur en sucres résiduels contenus dans une bouteille. Pour une bouteille de champagne extra brut il y aura entre 0 et 6 grammes de sucres résiduels par litres , moins de 12 grammes pour une cuvée brut comme celle du Champagne Deutz et entre 32 à 50 grammes pour un demi-sec.
De plus, il est aujourd’hui obligatoire pour les vignerons d’indiquer la présence de sulfites dans leur vin. De même, pour certains vins, il est possible d’apposer la certification “vin biologique” sur la bouteille depuis 2012 si la teneur en sulfite est inférieure à 50 mg par litre. Auparavant, la production de vin biologique ne concernait que la culture du raisin et n’intervenait pas dans le processus de vinification, on pouvait donc voir sur les étiquettes : “obtenu à partir de raisins issus de l’agriculture biologique”
Les vins élevés en fûts de chêne
“élevé en fût de chêne” ou “vieilli en fût de chêne” : l’usage de barriques en bois de chêne s’est largement démocratisé ces dernières années, notamment en raison de Robert Parker qui s’était prononcé publiquement pour son attrait pour les vins boisés. Le consommateur s’est donc lui aussi habitué aux arômes boisés et vanillés que lui confèrent le vieillissement en fût. Cette mention sur l’étiquette pourra donc orienter le consommateur vers une bouteille de vin qui respectera ses attentes. Attention, cela n’est pas un gage de qualité puisque certains vignerons utilisent cette méthode pour masquer certains goûts du vin.
Chaque bouteille de vin a donc pour objectif de représenter au mieux l’histoire et les valeurs du domaine qui l’a produit. Vous pourrez être séduit par l’esthétisme d’une étiquette, mais dorénavant vous saurez sur quels détails concentrer votre attention pour choisir votre bouteille. Notre astuce : prendre en photo l’étiquette du vin que vous aimez afin de la retrouver plus facilement lors de votre prochain achat.